De quoi il s’agit
Une escarre est une lésion cutanée (plaie) d’origine ischémique (baisse de l’apport sanguin) provoquée par une pression excessive et prolongée en position assise ou allongée, avec nécrose de la peau et des tissus profonds entre la zone d’appui et l’os. Son développement est toujours pyramidal tel un iceberg de la profondeur à la surface avec des lésions superficielles visibles toujours moins importantes que les dégâts profonds.
Un ulcère chronique est une lésion de la peau (à la différence de l’escarre, les tissus sous-jacents ne sont pas touchés) qui forme une plaie qui n’arrive pas à cicatriser spontanément. Comme l’escarre, son origine est la diminution de la circulation sanguine locale. Mais, dans le cas de l’ulcère, il ne s’agit pas de la conséquence d’une pression excessive mais d’un trouble de la circulation sanguine locale, dû par exemple à une insuffisance veineuse (« ulcère veineux »), des dépôts de cholestérol dans les artères qui irrigue la zone touchée (« ulcère artériel ») ou une autre maladie, le plus souvent le diabète (« ulcère diabétique » ou « mal perforant plantaire »). L’ulcère est une plaie moins profonde que l’escarre.
En termes de soins locaux (pansements), les escarres et les ulcères se traitent de la même manière.
Pour qui
Les personnes âgées sont plus à risque d’ulcère et d’escarre parce que leur peau est plus fine, plus fragile et plus sensible à la diminution de l’irrigation sanguine locale.
Les escarres surviennent la plupart du temps chez les patients alités ou assis en fauteuil mais aussi chez les patients « blessés médullaires » (paraplégique, tétraplégique) où la baisse de mobilité entraine parfois des nécroses.
On peut distinguer différentes escarres (Sacrées, Ischiatiques, Trochantériennes, Talonnières, Occipitales) sur les images suivantes :
L’intervention
Traiter un ulcère consiste à nettoyer la plaie et à enclencher le processus de cicatrisation. Si la plaie est infectée, des antiseptiques peuvent être utilisés pour tuer les agents pathogènes. Des pansements spécifiques sont appliqués sur la plaie pour favoriser la cicatrisation. Dans les cas les plus graves, une greffe de peau peut être réalisée pour accélérer le processus de cicatrisation.
Le traitement de la plaie doit s’accompagner du traitement de la cause sous-jacente. Il doit permettre d’améliorer la circulation au sein du réseau veineux et ainsi de limiter le risque de récidive.
Plusieurs approches thérapeutiques peuvent être envisagées selon le type de trouble circulatoire et sa gravité.
La chirurgie est indiquée selon le stade et l’évolution de l’escarre. Les indices importants à relever sont sa couleur, sa taille en surface et sa profondeur. A cela s’ajoute d’autre caractéristiques toutes aussi importantes comme l’infection, le contact osseux, le décollement périphérique, un éventuel effet de cisaillement. D’une manière générale, toutes escarres de la ceinture pelvienne (trochanter, ischion, sacrum et fesse) relèvent dans la plupart du temps d’un traitement chirurgical. Le traitement chirurgical consiste la plupart du temps à un débridement de l’escarre et de la couverture du défect par un lambeau.
Après l’intervention
Dans les suites post-opératoires, entre 2 et 10 jours d’hospitalisation sont nécessaires avec la réfection soigneuse des pansements 1 fois par jour. Dans le cas où une infection est présente, un traitement par antibiotiques est aussi indispensable.
En Bref
Anesthésie : générale.
Durée : 1h-2h.
Séjour : 2-10 jours.
Convalescence : 2-4 semaines.